On parle de chirurgie conservatrice veineuse, lorsque la veine saphène n’est pas enlevée on non détruite. Dans cette circonstance, l’opération se résume à la cure des varices inesthétiques (phlébectomies) et au traitement des reflux, notamment celui de la crosse saphène interne ou externe et/ou de ce qu’on nomme une perforante.
Une question surgit immédiatement : les résultats de l’approche conservatrice sont-ils aussi bons que ceux d’une opération plus complète avec éveinage ? Si oui pourquoi continuer d’enlever des saphènes ou les détruire in situ ? Qui peut le plus peut le moins et à tout prendre mieux, vaut se limiter à l’essentiel et ne pas traumatiser inutilement.
De nombreuses études internationales dont une dizaine randomisée (celles dont la méthodologie et l’évaluation statistique est la plus fiable) ont comparé les deux approches. Quasiment toutes ont conclu que la tendance évolutive de la maladie variqueuse était plus forte avec les opérations conservatrices, toutes sauf une ou il fut constaté que dans les formes modérées de la maladie les deux stratégies faisaient jeu égal. Ces études in fine ont constaté ce que la logique laissait présumer : plus le segment saphène laissé en place est long et plus la probabilité de décompensation de ce segment est grande, puisque le mal initial est la dégénérescence même des parois du vaisseau. Il est clair dans ces conditions que l’éventualité d’une réactivation des varices par la saphène restante augmente et non l’inverse.
Des travaux consacrés à l’exploration des récidives variqueuses par ultrasons ou par varicographie (radiographie des veines par opacification) ont constaté que la réanimation des axes saphènes restants par des perforantes ou des néo-veines chez les patients dont la procédure initiale s’était limitée à un geste conservateur sur la saphène, était particulièrement fréquente, ce qui incitait à recommander les stratégies d’élimination d’une veine saphène sur au moins la longueur de son trajet malade et pas seulement la suppression de la zone initiale du reflux.