Quel bénéfice attendre de la chirurgie ?

Le futur opéré doit bien comprendre les bénéfices qu’il peut attendre de la chirurgie et ses limites. La chirurgie est efficace sur les douleurs, qu’elles soient liées au reflux ou à l’asphyxie des régions exposées (peau, tissu sous-cutané). Elle contrecarre l’évolution en supprimant les sources d’alimentation de la maladie, du moins celles existantes. Elle élimine en un seul temps, toutes les varices disgracieuses. C’est déjà beaucoup !

Elle n’a cependant qu’un pouvoir indirect sur les varicosités (synonyme = télangiectasies) qui sont à l’étage de la peau et le domaine du phlébologue, alors que le chirurgien travaille exclusivement à l’étage sous-cutané, entre peau et muscles, là où se trouvent les saphènes, les branches variqueuses et les principaux reflux. Conséquence la plupart des varicosités, atténuées ou pas, persistent après l’opération. Seulement et la nuance est de taille, le traitement de celles-ci par le phlébologue, à distance de l’acte chirurgical, s’en trouvera grandement facilité. En effet la cause d’échec la plus courante des microscléroses (ou du laser cutané) est la persistance des sources sous-cutanées de reflux, qui en surchargeant le réseau veineux cutané (siège des varicosités), poussent le phlébologue à augmenter sans cesse la concentration des produits sclérosants, à multiplier les séances, pour un résultat de plus en plus médiocre, bientôt ponctué de constantes récidives. En ce sens, la suppression chirurgicale des principaux reflux, recrée des conditions favorables au traitement des varicosités. Elle permet au phlébologue de renouer rapidement, au cours du suivi, avec le succès.

Sur le plan des troubles trophiques, le bénéfice d’une opération bien exécutée est indiscutable, mais il n’est pas immédiat du fait de l’importance des lésions de départ. L’ulcère cicatrisera deux à trois fois plus vite que sous traitement médical seul. La peau rouge, chaude et tendue d’une zone asphyxiée, enflammée, en souffrance, retrouvera son aspect d’origine en trois ou quatre mois. Dans nombre de cas le retour complet à l’état normal est impossible. Les tâches d’hypodermites anciennes, les rétractions cutanées d’ulcères passés, correspondent à des cicatrices indélébiles (cellules mortes) que le chirurgien n’est pas en mesure de ressusciter.

Les bienfaits de la chirurgie, d’un patient à l’autre, ne sont donc pas équivalents. La singularité de chacun rend les comparaisons illusoires. Il est ainsi essentiel d’expliquer aux futurs opérés ce qu’ils peuvent personnellement attendre du geste chirurgical programmé pour eux, pour eux spécifiquement… Dans notre pratique, nous veillons à ce que cette information soit bien transmise et comprise de chacun séparément. Dans la plupart des cas une chirurgie bien exécutée, à l’appui d’une indication légitime, résout durablement les troubles.

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