Situation A : du fait de sa tendance naturelle à évoluer la maladie variqueuse touche de nouveaux territoires :
– L’autre membre : les interventions d’emblée bilatérales ne concernent que 20% des patients. Il faut savoir qu’environ 15% des opérés d’un côté, développeront progressivement et sans relation de cause à effet, la maladie sur l’autre membre, lequel finira quelques années après, par être à son tour l’objet d’une intervention.
– L’autre saphène : on dispose de deux saphènes par membre, la seconde peut se décompenser à distance de la première.
– Ailleurs : la maladie variqueuse s’exprime dans une zone nouvelle du même membre. La source des troubles, à l’origine d’un réseau de varices ou de varicosités d’apparition récente, n’est plus cette fois la veine saphène mais une autre veine (perforante, périnéale)
Situation B : récidive par faute technique ou par » angiogenèse « .
La récidive sur le même membre, à partir des foyers préalablement opérés, est une autre éventualité plus ennuyeuse. Le délai de survenue de ce type de récidive peut aller de six mois à cinq ans, mais en moyenne il est inférieur à deux ans. Les troubles esthétiques et/ou les signes fonctionnels sont réapparus au point d’effacer le bénéfice du premier geste, voire donner l’impression d’une nette aggravation. Rares sont les patients de cette catégorie qui acceptent alors d’emblée une opération correctrice. Pour beaucoup » l’histoire va traîner en longueur « …Partiellement améliorés et de façon très transitoire par des séances répétées de micro-scléroses, parfois endormis par les explications vaseuses d’un thérapeute, puis lassés des médecins et de l’absence de résultats, c’est bien souvent 5 à 10 ans après la première intervention qu’ils décident, en raison de leur état, de finalement réagir. Alors, l’esprit méfiant et en alerte ils viennent consulter avec l’a priori que sauf miracle, ou compétence particulière, » on ne peut plus rien faire « .
Faux ! On peut souvent faire beaucoup, voire régler le problème. Les trois quarts de ces cas sont dus à une faute de repérage, une faute de stratégie, une faute technique ou à un oubli de l’opérateur. Une fois sur quatre cependant les récidives sont dues à un phénomène que l’on nomme néo ou angiogenèse. Il définit cette propriété des parois veineuses de se reformer après section en développant de nouvelles suppléances. L’angiogenèse aboutit à la réapparition de varices dans le territoire déjà traité, malgré l’absence de malfaçon chirurgicale. Des astuces techniques permettent à l’opérateur expérimenté de considérablement limiter cette éventualité (voir Q 46).