Les formes évoluées de la maladie, sources de douleurs et/ou de préjudices esthétiques importants, sont des indications légitimes. A fortiori celles qui menacent de complications (hypodermites, ulcères, phlébites superficielles récidivantes et/ou s’étendant vers les veines profondes).
Les insuffisances veineuses, pour lesquelles le traitement médical (micro-scléroses, tonifiants veineux) n’a plus d’efficacité et qui, en quelque sorte, échappent au contrôle du phlébologue, sont également d’excellentes indications.
Ailleurs, il s’agira d’un variqueux dont l’opération est programmée à distance, mais dont le suivi, pour des raisons professionnelles (départ à l’étranger par exemple) ou des convenances personnelles (désir d’un geste radical), n’est plus compatible avec des visites médicales régulières.
L’insuffisance veineuse superficielle, rappelons-le, n’engage que trés rarement le pronostic vital. Il s’agit avant tout d’une maladie d’inconfort et le seuil de l’inconfort est vécu de façon très variable selon les individus. Telle femme ne supportera pas l’apparition d’un foyer de varicosités. Telle autre ne s’inquiétera qu’au stade de l’ulcère. Des pesanteurs répétées quotidiennes dépriment celui-là. Mais celui-ci ne se décidera à consulter qu’après la survenue de sa deuxième phlébite superficielle et encore sur l’insistance de son épouse ! Tout existe, a existé, existera. La tendance du chirurgien sera d’être autoritaire dans les formes sévères et plus conciliant dans les formes modérées mais, à la différence d’autres pathologies plus lourdes, il ne pourra que rarement, sur un plan strictement phlébologique, se montrer péremptoire.
Pour pondérer sa décision, il devra :
– catégoriser le stade évolutif de la maladie (la clinique et le passé du patient y suffisent) ;
– s’enquérir de la motivation personnelle du consultant, car il est des cas où la chirurgie n’est pas la réponse appropriée, ou pas tout de suite. Elle peut à l’inverse être un préalable indispensable, le sésame d’une thérapie rapidement efficace ;
– vérifier le terrain de la personne (c’est-à-dire répertorier l’existence de maladies annexes) afin de hiérarchiser les priorités médicales qui ne sont pas forcément veineuses.