Y a-t-il pour la chirurgie des varices un risque anesthésique ?

En 1983, une enquête de l’INSERM avait montré que le risque de décès lié à l’anesthésie, toutes opérations confondues, était en France de 1 pour 10 000 opérations environ. En 2013 sur plus de 8 millions d’actes annuels il s’est révélé 15 fois plus faible. Il est aujourd’hui aux alentours de 1 pour 500 000 à 1 million d’actes !

Les accidents d’anesthésie en chirurgie phlébologique sont quasi inexistants pour la bonne raison que, même en cas d’anesthésie générale, il n’est pas utile de curariser le patient ni de l’intuber pour le  » brancher  » sur un respirateur artificiel, protocole qui a longtemps cumulé l’essentiel des accidents graves possibles. Précisons ce point : lorsque le chirurgien ouvre un thorax ou un abdomen, il souhaite un relâchement musculaire maximum afin de pouvoir largement écarter les berges de l’incision et accéder facilement au site qui l’intéresse. Les produits curarisants servent à cela. Mais en même temps qu’ils paralysent les muscles du corps, ils paralysent le diaphragme moteur musculaire des mouvements d’inspiration et d’expiration et donc suppriment la respiration. Pour pallier ce manque on introduit dans les voies aériennes du malade, par la bouche ou le nez, jusque dans la trachée, une sonde d’intubation reliée à un respirateur artificiel. Cette machine est capable d’insuffler automatiquement l’oxygène nécessaire, de recueillir l’air expiré et de se substituer transitoirement et totalement, aux poumons. Les complications respiratoires inhérentes à cette procédure ainsi que les allergies aux curares, qui par ailleurs de nos jours ne se voient quasiment plus, étaient autrefois la cause de la plupart des décès liés à l’anesthésie.

Rien de tout cela ne s’impose en chirurgie phlébologique, car les seules régions un peu délicates à aborder, correspondent à la jonction des veines saphènes avec les veines fémorales ou poplitées, à l’aine ou derrière le genou. Ces zones ne nécessitent pas de relâcher des muscles, ne sont pas d’un accès très profond. C’est autant de risques en moins.

Le seul risque qui mentionne d’être signalé, bien que très rare, est le choc anaphylactique à l’adrénaline qui peut être fatal. Cette molécule est parfois associée aux anesthésiques locaux pour limiter temporairement les saignements en peropératoire (car l’adrénaline spasme les vaisseaux). Cette facilité que s’octroient parfois les chirurgiens devraient être bannies. Nous ne l’utilisons jamais.

En chirurgie veineuses des membres inférieurs ou la curarisation est absente et l’anesthésie soit locale, soit une sédation légère sans curarisation et sans respirateur artificiel le risque anesthésique est quasiment nul.

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