Y- a-t-il un inconvénient, un risque de récidive à enlever une veine saphène, vaisseau qui a eu son utilité ?

Contrairement à ce que certains phlébologues avancent pour faire valoir l’usage de la phlébectomie seule (méthode ASVAL), une veine saphène malade, c’est-à-dire incontinente, ne récupère jamais, mais évolue constamment au fil du temps vers l’aggravation. Contrairement aussi à ce qui est parfois colporté, enlever une veine de surface fusse-t-elle une veine saphène, reste sans aucune conséquence sur le retour veineux qui s’en trouve au contraire hémodynamiquement amélioré. En chirurgie cardiaque (que j’ai pratiquée pendant 15 ans) on prélève des saphènes pour réaliser des pontages sur les artères du cœur (coronaires), sous réserve qu’elles ne soient pas variqueuses (car alors le pontage se détériore vite). Cela n’a jamais eu la moindre conséquence chez aucune des dizaines de millions de personnes ayant bénéficié de cette revascularisation du cœur depuis un demi-siècle. L’explication est simple : le réseau des veines de surface, comparativement à celui des veines profondes, est très vaste. En rapport d’importance on pourrait le comparer au réseau routier français sans les autoroutes, lequel totalise sous la forme de routes nationales, départementales, communales et toutes les autres voies carrossables plus petites, plusieurs centaines de milliers de kms ! Les veines profondes en proportion ne sont quant à elles comparables qu’au seul réseau de nos autoroutes dont la longueur totale est bien moindre aux alentours de 15 000 kms. Des expériences ont montré qu’en cas d’obstruction d’une veine de surface, le travail de drainage que ce vaisseau ne fait plus est repris et compensé en moins d’une minute par les veines adjacentes. A contrario en cas d’obstruction des veines profondes, véritables « autoroutes veineuses », le retour du sang au cœur est gravement perturbé car il ne peut pas être compensé par un réseau de substitution existant. Des facteurs de croissance vasculaires sont alors secrétés localement pour générer la formation de nouveaux vaisseaux. On les voit apparaître en imagerie au bout de deux ou trois semaines seulement sous la forme d’un chevelu de petites veines totalement inefficaces qui tentent de ponter, sans grand succès, la zone obstruée. Conclusion : en surface un chirurgien peut se permettre d’enlever toutes les veines des membres inférieurs malades car il y a pléthore. En profondeur, aucune !

Il convient ici d’informer ceux qui l’ignorent que l’ensemble des vaisseaux d’un corps humain mis bout à bout, des plus petits aux plus gros, artériels et veineux, représente une distance de 40 à 60 000 kilomètres soit un tour complet de terre et parfois un peu plus ! Un corps humain décomposé n’est qu’un petit tas de poussière et brûlé un petit tas de cendres. Mais un corps humain actif, rien que par ses vaisseaux, a une dimension planétaire. On touche ici la beauté du monde vivant, sa complexité et son côté magique ! Quand on enlève des veines de surface malades, on enlève epsilon, une quantité infiniment petite de vaisseaux qui ne servent plus à rien qu’à nuire. Les conséquences hémodynamiques sont nulles.

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